Un article de Gaëlle LE ROUX, journaliste à FRANCE 24
Radiations nucléaires : quels risques pour la santé ?
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L’exposition à des radiations nucléaires fortes peut avoir de graves conséquences sur la santé. Alors que des émissions radioactives s’échappent de la centrale de Fukushima, FRANCE 24 fait le point sur les risques encourus en cas d’irradiation. Nuage radioactif La contamination Deux types de contamination doivent être distingués : – l’irradiation externe de la peau et des yeux d’une part. Il suffit alors de prendre une douche et de ne pas réutiliser les vêtements portés au moment de l’exposition pour se débarrasser des particules radioactives présentes sur le corps. – L’irradiation interne d’autre part. Dans ce deuxième cas, des particules radioactives pénètrent à l’intérieur du corps. Absorbées par la peau, inhalées ou ingérées – notamment par la consommation d’eau ou d’aliments contaminés -, elles se fixent sur différents organes et, si les cellules sont trop endommagées ou détruites, elles peuvent en altérer le fonctionnement. Niveau d’exposition – Exposition faible : tout individu, sans exception, est exposé à de faibles rayonnements radioactifs au cours de son existence. La terre et le soleil en produisent, l’eau que nous buvons et tous les aliments que nous consommons en contiennent. Ce sont ce que les scientifiques appellent les rayonnements ionisants naturels. Selon l’UNSCEAR, le comité scientifique des Nations unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants, nous recevons, en moyenne, 2,4 millisiverts (1 sivert = 1000 millisiverts – mSV) chaque année. Un taux qui varie toutefois à la surface de la Terre. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), rien ne permet de penser que ces doses constituent un risque pour la santé. – Exposition moyenne : à partir d’un certain seuil, l’organisme n’est plus capable d’assimiler les rayonnements. Les cellules du corps humain peuvent être endommagées, sans pour autant être détruites. Les conséquences de cette exposition varient en fonction de la résistance de chacun. L’iode radioactif se fixe alors dans la thyroïde – glande située à la base du cou – et peut conduire à de graves dérèglements de cet organe, notamment à des cancers. Les fœtus, enfants et jeunes adultes sont particulièrement exposés à ces risques. L’ingestion de particules de césium radioactif peut, elle, provoquer des leucémies, des cancers du colon, du poumon, de la peau… Ces maladies peuvent apparaître plusieurs années – voire plusieurs dizaines d’années pour les cancers du poumon et de la peau – après l’exposition à ces particules radioactives. Cependant, ces affections n’apparaissent pas systématiquement : le corps est parfois capable de réparer les mutations de l’ADN provoquées par l’exposition aux rayonnements. L’OMS estime que les personnes exposées à des doses de 100 mSv par heure courent un risque accru de contracter un cancer. Quelque 80 % des individus exposés à des doses d’au moins un sivert développeront un jour un cancer. Mardi, la radiation à proximité du réacteur endommagé de la centrale de Fukushima a atteint 400 millisiverts par heure, soit 1 000 fois la dose autorisée en France. – Expositions fortes : dans les minutes ou les heures suivant une exposition à une radioactivité intense, plusieurs symptômes peuvent apparaître : vomissements, diarrhées, fièvre, chute des cheveux et des ongles, brûlures, rougeurs… Lorsqu’une grande partie du corps a été très exposée, la moelle osseuse, qui produit des cellules sanguines (globules blancs, rouges et plaquettes), peut subir de graves lésions, entraînant des affections souvent mortelles. C’est le syndrome d’irradiation aiguë. Il peut se manifester par une dégénérescence du système immunitaire, une destruction du système nerveux central et des cellules de la paroi digestive, ou encore par de graves maladies respiratoires ou cardio-vasculaires. Chez les femmes, des lésions aux ovaires et aux ovules peuvent provoquer une stérilité. Les hommes sont susceptibles de développer des cancers de la prostate et des testicules. En 1986, les ouvriers présents sur le site de Tchernobyl après l’explosion de la centrale – ils sont décédés dans le mois qui a suivi – ont été exposés à des doses extrêmes de six siverts. L’exposition à des doses comprises entre 4 et 4,5 siverts sont mortelles dans la moitié des cas. Traitements Une molécule appelée « bleu de Prusse » peut se révéler efficace contre une contamination au césium. Elle évite que la particule radioactive se fixe sur les intestins. En cas de nuage radioactif, il est recommandé de ne pas sortir, d’éteindre les radiateurs et les climatisations, de calfeutrer les portes et les fenêtres pour éviter que les particules n’entrent dans la pièce. En outre, le port d’un masque recouvrant la bouche et le nez minimise l’inhalation de particules radioactives.
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