J’ai les yeux bandés me demandant ce qui va se passer.
On me fait avancer avec une pointe dans le dos.
Je marche, sur une planche étroite qui rebondit.
C’est un plongeoir.
En vain, vous avez remarqué que je suis sur un bateau,
Et que dans cette scène, je ne suis qu’un pauvre matelot.
Un pauvre matelot qui va bientôt mourir sans doute, pour des causes stupides.
J’avance, j’avance puis un trou.
Le boulet qui est accroché à mes pieds me fait tomber dans l’eau.
C’est une mort cruelle.
Je sens quand même que mon corps est apaisé par l’eau,
Mais les bulles d’air que je recrache me font couler.
Mon bandeau se baisse,
Je vois tout
Les poissons autour de moi s’agitent,
Puis un grand trou noir.
Je descends, je descends ;
Ma respiration est de plus en plus difficile à tenir.
Soudain mes fesses se posent sur le sable.
Mais je n’ai plus peur de ce qui m’entoure,
Si d’une seule chose : la mort.
Ma gorge me serre,
J’essaie de garder de l’air le plus longtemps possible,
Mais comme je m’agite, je le perds très vite.
Puis mes yeux se ferment,
Je vois une dernière fois l’obscurité autour de moi.
Voilà je vous ai raconté, ma fin de vie, ma fin sans fin.
Emma 5°1